WATTIGNIES 1793

WATTIGNIES 1793

Le Comte de Langeron, un français royaliste au service de l'armée autrichienne

Tous les français n'étaient pas ralliés à la cause de la Révolution de 1789, un certain nombre ont immigrés au début des événements.

C'est le cas de Louis Alexandre Andrault Comte De Langeron qui observait les événements dans le camp autrichien et donc il a pu voir ce qui se passait avec un oeil différent.

Voila ce qu'il disait à la page 28 de son livre "L'invasion austro prussienne" :

Le 15 octobre, les Français attaquèrent de tous cotés, sept ou huit colonnes avec 60 pièces de canon passèrent le ravin de Saint Aubin et de Monceau, monsieur De Bellegarde chercha inutilement à les attirer dans la plaine de Bachant : la cannonade dura huit heures et n'aboutit à rien; enfin à 4 heures du soir,  Monsieur De Bellegarde chargea avec sa cavalerie , culbuta les colonnes ennemies dans le ravin de Saint Aubin, les força de se retirer dans les hayes d'Avesnes et pris cinq canons : alors les français abandonnèrent le village de Dourlers qu'ils avaient pris; Monsieur De Clairfayt fit marcher son centre vers sa gauche, reprit Wattignies que les Français avaient aussi emporté et la bataille fut gagnée le 15.

Le 16 les Français ne firent que des démonstrations sur notre droite, mais ils attaquèrent Dourlers et surtout Wattignies avec un acharnement indicible : ce dernier village fut pris et repris sept fois à la baïonnette, les Français y perdirent 6000 de leurs meilleurs soldats, les régiments autrichiens de Bréchainville, de Klébeck de Stein et les immigrés de Dumouriez y furent écrasés, enfin à quatre heures du soir les francais redoublant d'efforts et portant des troupes fraiches contre des troupes épuisées par 28 heures de combats en deux jours forcèrent les autrichiens à céder le terrain et ayant occupé le bois du Prince et pénétré près de Beaufort tournèrent le centre de Monsieur De Clairfayt, alors la retraite fut ordonnée et éxécutée dans la nuit; les troupes de l'armée d'observation repassèrent la Sambre à Pont sur Sambre et à Boussières et celles du siège à Boussois et Hautmont.

Mais un événement particulier avait changé la face des choses : dès le 15 Le Prince de Cobourg avait ordonné à Monsieur De Latour qui commandait le siège de Maubeuge sur la rive droite de la Sambre, de lui envoyer des secours: il envoya le colonel Comte Haddick avec les hussards de Blankenstein et quatre bataillons pour se réunir à la gauche de l'armée d'observation : ce colonel dirigé par le lieutenant colonel Marquis De Chasteler fit une manoeuvre  indépendante tourna la droite des Français la culbuta près d'Aibes et de Bérelles et parvint jusqu'a Solrinnes.

Le lieutenant général Benjowski qui commandait un corps à Beaumont détacha aussi quelques troupes qui se joignirent à Monsieur de Haddick et pénétrèrent jusqu'a Solre le chateau : ces forces sabrèrent cinq ou six bataillons francais prirent trente canons  et tournèrent absolument l'armée ennemie qui abandonna précipitamment Wattignies et Dourlers, laissa 40 pièces de canon sur le champ de bataille et se sauva en désordre dans les hayes d'Avesnes: Monsieur de Chasteler à qui l'on doit ce mouvement fut blessé de huit coups de baionnette.

La bataille était donc complètement gagnée pour les autrichiens mais le prince de Cobourg la reperdit une seconde fois en ne voulant pas contremander l'ordre de retraite d'après ce succès qu'il sut à 10 heures du soir.

Les Français étonnés de leur nouvelle victoire ne parvinrent le 17 octobre sur le champ de bataille qu'avec beaucoup de précautions.

 

 



29/02/2020
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